Journal de voyage - Octobre 2037

2 Octobre 2037 - Marc Dupont

Havor est détruit... Ils ont massacré tout le monde... Il ont tout brulé !
C'était horrible. Il y avait des cadavres partout. L'odeur de la mort et la fumée nous apris à la gorge dés qu'on est arrivé !

Putain, comment peut on en arriver à massacrer des gens pour le plaisir comme ils l'ont fait ?

En plus, ces salopards ont pris les gosses ! Putain mais ils veulent quoi ? Ce sont des mômes!

Faut qu'on les retrouve ! Faut qu'ils payent !


1 Octobre 2037 - Marc Dupont

Je reprend le journal. J'ai pas raconté la journée d'hier...

On est partis de Limoges avec l'intention de rentrer chez nous. En chemin, on a croisé un vieux et un gamin habillés en peaux de bêtes. C'était des gars qui vivaient à la station d'épuration. Eux aussi ont été attaqués. Ils étaient les seuls à avoir survécu.

Le vieux nous a dit que ses compagnons ont été piqués par une bête plusieurs heures avant l'attaque. Ensuite, ils étaient amorphes... Je parie que ces salopards endorment leur victimes en les faisant piquer par je ne sais quelle saloperie. Pas étonnant qu'ensuite ils soient capable d'approcher sans éveiller l'attention et de massacrer tout le monde.

Quand on s'est ramenés à la station, on a pu que constater. Ils étaient massacrés. Ca aurait pu en rester là, mais cet imbécile de Marco a voulu jouer au médecin légiste... Du coup, il a fait peur au môme qui s'est barré dans les égouts. Pour couronner le tout lui et Jack l'ont poursuivi.

Quelle bande de cons ! Partir a l'aventure, à deux, dans des égouts puants. Quelle connerie.

Heureusement, le vieux nous a fait un plan plus ou moins grossier du collecteur qui partait de la station... Au bout d'une heure on les a enfin retrouvés. A crapahuter à tâton dans le noir, ces deux imbéciles sont tombés dans une genre de gros réservoir dégueulasse plein d'eau croupie.

Evidemment, la Vermine est partout. Et pour elle, la crasse n'est pas repoussante. Marco s'est fait bouffer la moitié du dos par une sangsue grosse comme un sac d'alpiniste. Si on arrivait un peu plus tard, il était foutu.

Quand on est enfin sorti de là, la nuit commençait à tomber. On a fait un peu de route mais au bout d'un moment, Truck a du stopper le camion. Trop dangeureux. On a passé la nuit dans une vieille zone résidentielle. Heureusement, c'était calme.

Ce matin, quand on a pris la route en suivant les traces, on a vite compris que quelque chose s'était passé. On a eu que confirmation quand on a vu la fumée au loin. Havor en cendres, tout le monde mort, les mômes enlevés... Qu'est ce qu'ils nous veulent ces salopards ?

5 octobre 2037

Nous avons suivi les traces qui partaient d'Havor... On les a suivies sur près de 50 kilomètres avant d'arriver à un pont. Là, on a pu acheter quelques infos a ceux qui s'occupent du péage.

La veille, 3 camions fermés et un pick-up sont passés en payant leur droit de passage sans rien demander. D'après leurs infos les camions étaient conduits par des gars armés et sapés comme des mercenaires et gardés par des drôles de types dont la descriptions correspond aux salopards qui ont pris nos gosses.

On est quasi sûrs que les gosses étaient enfermés dans les camions... Malheureusement, les gars du pont sont aisément corruptibles. Qui sait ce que ces types leurs ont donnés pour garder le silence...

On a poursuivi la route dans la direction la plus logique, vers Périgueux. Arrivés sur place, on s'est rendus là où on nous l'avait conseillé, à l'ancien Lycée. On ne peut pas dire qu'on ait été bien accueillis. Ces types étaient méfiants et nous ont menacés directement. Pris de panique, certains du groupe ont tirés. Ils étaient plus nombreux que nous donc on a vite pris la fuite, mis on a méchamment morflé. Plusieurs d'entre nous ont été blessés et Greg s'est pris une balle dans le dos... Il ne passera pas la nuit, on le sait.

Chienne de vie !

En repartant du Lycée, les emmerdes étaient pas encore finies ! On s'est fait tomber dessus par une bande de types, genre militaires, super organisés... En deux temps trois mouvements, on s'est fait embarquer à leur campement pour être enfermés dans un vieux wagon de transport de marchandise...

Ils se font appeler "le gang". D'après ce qu'on a appris, ils se disputent le marché de l'essence sur la région avec ceux du Lycée. Ils avaient conclu une trêve mais notre petite expédition les a foutus dans la merde. Les autres vont croire que c'est eux qui l'ont organisée.

Après une nuit dans notre prison de fortune, on a pu rencontrer le Général. Chef du Gang... On a subi un interrogatoire. Ils voulaient savoir ce qu'on foutait là. Ca n'a pas été facile de les convaincre que notre récit sur l'enlèvement des gosses était la vérité mais ils ont fini par nous croire.

Visiblement, ca nous a attiré la clémence du Général... Au lieu de se faire buter sans sommation on a eu le choix de bosser pour eux. Evidemment, on a accepté !

Nous voilà donc avec un job sur les bras, en plus de nos emmerdes pour retrouver les mômes !

En gros le Gang est en conflit pour le contrôle du commerce de l'essence sur la région avec les types du Lycée. Jusqu'ici tout allait bien, le commerce se passait bien. Dernièrement les types du Lycée ont commencé a avoir un approvisionnement régulier et de qualité qui ne vient pas de la filière contrôlée par le Gang...

Concurrence oblige, le gang veut foutre en l'air leur méthode d'approvisionnement pour s'assurer le monopole. On doit donc essayer de remonter la filière, glaner des infos et si possible tout foutre en l'air pour leur compte...

En échange de ce sale boulot on a quand même eu la vie sauve, en récupérant tout notre matos et un nouveau véhicule. Un camion plus gros ! Truck est comme un gosse avec un nouveau jouet! Espérons que ce petit moment de satisfaction puisse durer...

On a repris la route, direction Bergerac, pour suivre les maigres indications qu'on a eues... Ici, on est arrêtés dans un bled... Des types bizarres mais non hostiles nous ont permis d'occuper une de leur ruines pour passer la nuit. Sympa...

On a appris que le camion qui livre Périgueux en essence passe par ici et qu'ils ont vus passer le convoi des gosses... On est sur la bonne route. Maigre consolation.

Il nous reste 3 jours de vivres et de l'essence pour une centaine de bornes...

6 octobre 2037

Les types chez qui on a pieuté hier soir étaient vraiment tarés... Ils vivent avec des termites. Et leurs foutues bestioles ont eu la bonne idée de vouloir bouffer notre camion. Saloperie de Vermine.

Au matin, on a pas demandé notre reste, on a repris la route vers Bergerac...

Sur place, c'était encore pire qu'ailleurs, la moitié des batiments ont brulé, les autres sont partiellement effondrés. Comme des imbéciles, nous sommes rentrés en ville... Pour avoir une vue d'ensemble on est monté au sommet d'un immeuble plus haut que les autres. De là, le panorama était superbe: la vieille ville, la rivière qui serpente entre les vieux quartiers, une vielle cathédrale en ruine et surtout un étrange nuage noir qui avancait vers nous...

Des sauterelles ! Des miliers de sauterelles !

J'aurais encore préféré me retrouver face à une fourmi grosse comme une deux-chevaux plutôt que face à ces bestioles répugnantes ! Face à une grosse bête, un coup de fusil à pompe et c'est réglé... Là, inutile de chercher une issue...

On a courru comme des malades pour rejoindre le camion et essayer de se barrer. Mais pour un pas que nous faisions, les sauterelles faisaient 15 bonds de 10m ! On a rejoins le camion de justesse et on s'est enfermés. Seulement, à 8 dans une cabine 3 places c'était difficilement tenable, d'autant qu'il fallait aller rechercher nos 3 potes restés plus loin en ville.

On a vraiment failli se faire bouffer mais après avoir incendié la moitié de nos couvertures pour faire de la fumée, on a réussi à se barrer tant bien que mal.

En dehors de la ville, on a fait nos comptes. Ces saletés d'insectes ont tout bouffé ! Tout ce qui n'était pas en bois, en métal ou en plastique ! Vivres, tissus, cartons, papiers, ... Tout ! Comme si la situation le permettait...

Ici, on s'est réfugiés dans une vielle bicoque au bord de l'eau. Ca a l'air calme. De toute façon, on a pas le choix, il fait déjà nuit.

7 octobre 2037

On a croisé des types ce matin. A pied et à cheval, armés et assez bien équipés. Des types du coin, pour sûr !

On a essayé de parler. Au début, ca allait. Quand on a commencé à poser des questions, ils se sont énervés et se sont barrés. Tout ce qu'on a pu obtenir c'est que pour eux le fait qu'on cherche nos gosses est une excuse. Ils n'ont répondu à aucune autre question...

On a essayé de les suivre pour en savoir plus. Que dalle. Ils nous ont menacé et on arrêté d'avancer pour qu'on ne les suive pas, on est rentré à la vieille bicoque.

Le groupe discute... On ne sait pas quoi faire, on a plus de pistes. On est coincé ici sans savoir où aller pour retrouver les petits ! Plus on perd du temps, moins on risque de les retrouver ! En plus, à 150 bornes de chez nous, sans vivre et avec quasi plus d'essence, autant dire qu'on est mal barrés.

Peut être qu'on devrait retourner les voir et insister... Quitte à leur filer quelque chose en échange d'infos.

7 octobre 2037 - suite -

On est retourné les voir.

Ils ont rien voulu savoir, dés qu'on est sortis du camion, ils nous ont tiré dessus. Heureusment qu'on était en camion et mieux armés qu'eux mais on a bien morflé malgré tout!

Bricolo est méchamment blessé. Il s'est pris une flèche en pleine poitrine et une autre a bien failli lui arracher la moitié du crâne ! Heureusement que Marc s'est occupé de lui tout de suite... Là, Cyril, notre toubib, va s'occuper de lui. J'espère qu'il saura faire quelque chose. Je croise les doigts. On a déjà perdu Greg, c'est déjà assez dur comme ca.

On a épargné le dernier survivant du groupe. Une gonzesse. Truck lui a collé une de ces pêches en pleine gueule ! On peut dire que pour une femme, elle est résitante. Je connais des mecs qui auraient eu le crâne défoncé par un coup pareil !

Là, on attend qu'elle reprenne conscience...

8 octobre 2037

On a ramené Bricolo à la maison et le toubib s'est occupé de lui. Avec un peu de repos, il devrait être assez rapidement sur pied… Il va certainement garder une jolie balafre sur le crâne !

La bonne femme qu'on a ramené a fini par reprendre conscience mais elle n'est pas bavarde… Elle nous arrose d'insultes mais on apprend pas grand-chose. Visiblement, ces types ont des intérêts communs avec ceux qui ont enlevé nos gosses…

On va retourner à leur campement et tenter de tendre un piège à d'autres. Avec un peu de chance, on pourra en faire parler un…


8 octobre 2037 – suite –

On est retourné au camp en profitant de l'obscurité. On s'est placé comme eux autour de leur feu de camp. Types se sont approchés et ont engagé le combat dés qu'ils ont capté qu'on était pas avec eux…

Un seul s'est rendu. On l'a ramené ici. Directement on comprend pourquoi il s'est rendu. Plus couillon que ca, tu crèves ! Ce gars a peur de son ombre. On a juste menacé de s'en prendre à lui et il s'est mis à chialer en nous racontant ce qu'on voulait savoir. C'est pas plus mal, l'autre gonzesse est muette comme une carpe, sauf pour insulter Michel qui lui fait du gringue…

Ces types sont installés dans une ancienne station essence. Ils servent de relais local pour ceux qui livrent la région en carburant… D'après ce type, ce sont ceux qui leur fourguent l'essence qui sont passés par la avec les gosses. Et ce serait pas la première fois, il dit qu'ils sont déjà passés plusieurs fois avec des "camions qui pleurent"… Ils viendraient de Bordeaux. Ca nous fait encore un ptit bout de chemin.

On a donc trouvé le début du réseau d'approvisionnement qui fait du tort au gang. Même dans une telle merde, on arrive à nos fins… La chance est avec nous !

Lundi prochain, le 12, ils attendent une livraison dans la journée. Le moment idéal pour faire un carton.

Dés demain matin, on prend la route, on retourne chercher le gang. Avec eux on aura la force de frappe nécessaire pour leur régler leur compte et peut-être en apprendre plus... Seuls, on y arriverait pas.

Plusieurs d'entre nous sont blessés, épuisés, affamés. On est quasi à sec coté carbu… On a de quoi aller les chercher, pas plus. Puis si on pouvait faire le plein de vivres, ce serait pas mal non plus.

Courage les enfants ! On vous retrouvera vite !